L’observatoire astronomique de Bordeaux

Observatoire astronomique Bordeaux Floirac
Observatoire astronomique
Visite avec association Sirius

Aujourd’hui, je t’emmène sur un site qui appelle au voyage, à la réflexion, à l’infini…

Mais d’abord, dis-moi :

• Est-ce que, dès que tu le peux, tu aimes observer le ciel étoilé ?

• T’empresses-tu d’assister à chaque éclipse de Lune ou de Soleil ?

• As-tu suivi, avec émotions, les aventures de Rosetta et Philae à la poursuite de la comète Tchouri ?

• Étais-tu pendu aux médias lorsque Pluton fut déclassée en planète naine ?

• Les films Apollo 13 ou l’Odyssée de l’espace font-ils partie de tes films préférés ?

• Ou peut-être attends-tu avec impatience les conclusions des observations des trous noirs de l’Event Horizon Telescope ?

 

Si tu te reconnais derrière ces questions, poursuis la lecture car je t’invite à me suivre jusqu’à une pépite de la métropole : l’observatoire astronomique de Bordeaux. Le connais-tu ? As-tu déjà pénétré dans ce lieu chargé d’histoire ?

Il n’est plus en activité mais, si tu es passionné d’astronomie, une visite guidée te fera découvrir le site et ses différents bâtiments et équipements.

 

L’astronomie, les bases

Avant de parler du site, voici les définitions de certains termes abordés plus loin.

Le système solaire

Ensemble des objets (ou corps célestes) gravitant autour de notre étoile, le Soleil. Pas moins de 8 planètes, accompagnées d’astéroïdes, de comètes, de météores et de poussières gravitent autour du Soleil.

Orbite

Trajectoire fermée et périodique d’un objet autour d’un autre par gravitation. La Terre tourne autour du Soleil sur une orbite légèrement elliptique.

Étoile

Boule de gaz (hydrogène et hélium) en fusion. Le Soleil est une étoile.

Galaxie

Vaste amas d’étoiles, de nuages de gaz et de poussières. La Voie Lactée est notre galaxie.

Planète

Corps céleste gravitant autour d’une étoile selon une orbite elliptique. Les planètes de notre système solaire sont, par ordre d’éloignement à partir du Soleil : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.

Comète

Corps céleste constitué d’un noyau de glace et d’eau entouré de gaz et de poussières en orbite elliptique autour d’une étoile. Il faut à la comète de Halley 76 ans (environ) pour accomplir son orbite. Lorsqu’une comète se rapproche du soleil, elle perd de la matière, de la masse : elle dégaze (on peut apercevoir sa queue lumineuse dans le ciel).

Astéroïde

Objet rocheux plus petit qu’une planète en orbite autour d’une étoile. Exemple : la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter, ou la ceinture de Kuiper au-delà de Neptune.

Météore

Résidu de comète ou d’astéroïde rentré dans l’atmosphère terrestre, qui se consume et laisse une trainée lumineuse. Ce qu’on appelle une étoile filante.

Météorites

Objet rocheux ou métallique qui a survécu à la traversée de l’atmosphère et a atteint le sol terrestre. À ce jour, le plus gros fragment, tombé en 1920, se trouve à Hoba en Namibie.

 

Nébuleuses

Nuages de gaz (hydrogène) et de poussières comme la nébuleuse d’Orion. Les étoiles naissent dans les nébuleuses.

Constellation

Groupe d’étoiles voisines représentant une figure géométrique : La Grande Ourse, Orion…

 

Différence entre télescope et lunette astronomique

Si on observe les planètes on choisit plutôt une lunette astronomique et si on étudie le ciel profond (étoiles, nébuleuses…) on opte d’avantage pour le télescope.

Lunette astronomique : possède deux lentilles. La lentille d’entrée où pénètrent les rayons lumineux et convergent vers un point focal, le foyer. La seconde lentille amplifie l’image apparue dans le foyer.

Plus le diamètre de la lentille d’entrée est grand, plus la lunette capte de la lumière et plus il est possible d’observer des astres trop brillants à l’œil nu. Cependant, on ne peut pas construire de très grandes lunettes parce que la lentille finit par se déformer sous son propre poids.

Télescope : ne comporte pas de lentille mais un miroir où se concentrent les rayons lumineux ensuite renvoyés vers un foyer.
On peut construire de très grands télescopes contenant un immense miroir (composé de milliers de petits miroirs). Ces miroirs sont reliés aux ordinateurs des astronomes.

 

Sources : Astronomes.com

Étoiles et planètes, un guide pratique pour les astronomes en herbe, Pamela Forey, Cecilia Fitzsimons

 

Différence entre monture équatoriale et azimutale

Les montures supportent les instruments d’observation astronomique.

Monture azimutale : même principe qu’un trépied d’appareil photo qu’il faut régler verticalement et horizontalement avant de prendre le cliché.
Si on observe un astre éloigné, le mouvement de rotation de la terre dans le champ d’observation est amplifié.

L’astre sort plus rapidement du champ et il faut continuellement modifier la position de la monture pour avoir l’astre au centre. Pour ces raisons, fut inventée la monture dite équatoriale.

Monture équatoriale : son axe est parallèle à l’axe de rotation de la Terre. Si la monture est motorisée, l’équipement, le télescope, bougera de manière synchronisé avec la Terre, et en sens inverse pour garder l’astre au centre du champ d’observation.

Et voilà pour le petit rappel lexical. Maintenant, direction l’observatoire de Bordeaux !

 

Histoire de l’observatoire de Bordeaux

L’observatoire de Bordeaux est né en 1878 grâce à l’astronome bordelais Georges Rayet et son maître astronome Urbain le Verrier.

 

Urbain le Verrier

Durant sa carrière, Urbain le Verrier prédit, uniquement par calculs, l’existence de Neptune, la planète la plus éloignée de notre système solaire.

C’est en étudiant les mouvements de l’orbite d’Uranus qu’il constate que, tout comme la planète rentre dans son orbite parce qu’elle est attirée par Saturne, elle sort aussi de son orbite. Il conclut alors la présence d’un objet massif plus éloigné, comme une planète, attirant Uranus vers lui. C’est ainsi que Neptune fut découverte.

Urbain le Verrier a aussi sollicité l’Etat français pour la construction d’observatoires provinciaux offrant de meilleures conditions d’observation qu’à Paris. Ainsi, est né l’observatoire de Bordeaux dont Georges Rayet pris la direction.

 

Situation géographique du site

Le site, ancien domaine viticole, est perché sur une colline dominant Floirac et la Garonne. Il offre une vue à 360 degrés. Une fois sur place, tu ne te crois pas aux portes de Bordeaux mais plutôt dans un écrin de nature éloigné de la ville.

La proximité de l’océan Atlantique permet de bonnes conditions atmosphériques avec un ciel balayé par les vents, propice à l’observation astronomique.

C’est un espace boisé classé où nombres d’animaux tels les chevreuils ont élu domicile.

 

L’observatoire aujourd’hui

En 2014, la gestion du site revient à l’Université de Bordeaux. Les scientifiques, qui travaillaient à l’observatoire de Bordeaux, sont transférés dans les bureaux de l’Université (Talence-Pessac). Le manque de fonds ne permet pas de maintenir l’activité du site et les équipements deviennent professionnellement obsolètes.

 

Association Sirius

Face à cette situation, des scientifiques du Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux créent l’association Sirius.

Son nom provient de l’étoile blanche Sirius qui brille le plus dans notre galaxie ; on l’observe très bien à l’œil nu, le soir venu, dans la direction sud/ sud-est.

 

La mission de Sirius

L’association s’est formée pour défendre et sauvegarder le site de l’observatoire, mais aussi pour le rendre accessible au grand public dans le cadre de visites / évènements astronomiques et culturels.

 

La visite de l’observatoire de Bordeaux

Lors de la visite, tu découvres le site et ses différents bâtiments, tous classés bâtiments historiques.

 

Le bâtiment méridien

Construit en 1880, c’est le premier sur le site.

Il a pour vocation l’étude des astres passant par le point le plus haut (le zénith) du méridien terrestre, cette ligne imaginaire reliant le nord et le sud.

Pour ce faire, des techniciens préparent les observations pour l’astronome en calculant l’heure précise où les astres à observer passeront au zénith. L’astronome scrute ensuite le ciel et retranscrit par des dessins ses observations.

Au sous-sol du bâtiment, une bibliothèque abrite des cartes manuscrites et des photographies astronomiques du XIXe siècle. Malheureusement, elle est fermée aux visites.

 

Le bâtiment de la petite lunette équatoriale

Il est construit en 1882 pour observer comètes, planètes et étoiles. Sa coupole permet d’observer le ciel à 360 degrés.

 

Le bâtiment de la grande lunette équatoriale

Construit en 1883, il héberge le plus grand équipement du site. Il sert à l’observation des étoiles doubles (ou voisines)

Tout comme, le petit équatorial, la coupole permet une observation à 360 degrés. Grâce aux volets, l’astronome peut préserver une faible luminosité et se protéger des conditions météo comme le vent pour une observation optimale.

 

Le bâtiment équatorial photographique

C’est lors de l’apparition de la photographie que l’Etat demande aux observatoires provinciaux de cartographier le ciel. Les astronomes délaissent alors le dessin pour la photographie. Ils identifient les astres, leurs positions et leur attribuent des coordonnées.

Au XVIIIe siècle, Charles Messier constitue un catalogue rassemblant des objets nébuleux (nébuleuses et amas d’étoiles) pour les distinguer des comètes. Il en répertorie ainsi plus d’une centaine, identifiés Mxxx (par exemple, M31 est la galaxie d’Andromède, voisine de la nôtre).

Aujourd’hui, il existe une compétition, le marathon Messier, qui réunit des astronomes amateurs dont l’objectif est d’observer le plus d’objets possible de cette liste en une seule nuit.

 

Le bâtiment table équatoriale

Il abrite le télescope T60. Sa particularité est d’être posé sur une structure en nid d’abeilles : une table avec des trous pour pouvoir incérer différents types d’équipements d’observation astronomique.

 

Le radiotélescope Würzburg

C’est un ancien radar construit par les Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale. Il a ensuite été racheté par l’observatoire pour observer les astres de jour grâce aux ondes radio qu’ils émettent.

En effet, les astres émettent dans une large gamme de longueurs d’ondes : dans le visible, mais aussi dans l’infrarouge, l’ultraviolet, le rayonnement gamma…

Aujourd’hui, le radiotélescope permet d’entretenir une collaboration entre astronomes amateurs et professionnels.

En se connectant sur une plateforme Internet, les astronomes amateurs peuvent piloter le radar à distance et étudier le ciel. Puis, ils partagent leurs résultats et découvertes aux astronomes professionnels.

Découvre maintenant les quelques photos de la visite

 

Les photos de l’observatoire de Bordeaux

Lunette astronomique Bordeaux
Bibliothèque SCI-FI Suzanne Treister
radar observatoire Bordeaux Floirac

Crédit photo David Da Silva

Visites Art et Science

La visite de l’observatoire est possible grâce à Bordeaux Métropole qui a développé des visites Art et Science. En effet, le bâtiment du grand équatorial est aujourd’hui considéré comme une œuvre d’art contemporain parce qu’il est le 3e élément du triptyque imaginé par Suzanne Treister dans le cadre de la « commande artistique Garonne » de Bordeaux Métropole.

Le premier élément est le puits – Bibliothèque Jacques Ellul qui verra le jour en 2019 en face de Darwin, rive droite.

Le second élément est la soucoupe volante des Bassins à Flot (j’en parlais lors de ma balade du quartier, à lire ici)

Et le dernier élément est le bâtiment du grand équatorial et la bibliothèque de Science-Fiction qui entoure le télescope

Tous ces éléments se veulent interconnectés et incitent à la réflexion sur les relations entre la technologie et les hommes, ses méfaits et bienfaits passés et futurs. Pour savoir comment est né le projet de Suzanne Treister, rends-toi ici.

 

Informations pratiques

Visites guidées possibles le mercredi après-midi et samedi matin par un bénévole de l’association Sirius

Durée : 1 heure

Suivre ce lien pour accéder aux disponibilités et réservations

Pour plus d’information sur l’observatoire de Bordeaux

Adhérer à l’association SIRIUS

 

Se rendre à Floirac sans voiture

Tu le sais, quand je peux, j’essaie de laisser la voiture au garage et d’opter pour un transport plus doux. Aussi ai-je enfourché mon vélo pour me rendre à l’observatoire. J’ai gravi la cote finale à pied et le trajet a duré environ 45 minutes.

Autre option : depuis Bordeaux le bus 28 t’amènera jusqu’à l’arrêt Galin dans l’avenue du Président François Mitterrand. Il faut ensuite marcher 10 minutes pour rejoindre le 2 rue de l’observatoire en passant par l’avenue Jean Lassauguette.

 

Alors, qu’as-tu pensé de ce reportage ? J’espère que tu iras découvrir l’observatoire de Bordeaux, surtout qu’il fait face à un futur incertain !

 

 

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