Bordeaux : le musée des Compagnons

du Tour de France 

C’est le hasard qui nous a menés au musée des Compagnons du Tour de France de Bordeaux. Et quelle bonne surprise se fut, car il y a bien des trésors à l’intérieur.

Ce musée expose quelques-uns des chefs-d’œuvre – des maquettes de réception – présentés pour recevoir le titre de compagnon. Un moment important dans les vies de ces jeunes ouvriers. Vous découvrez aussi l’histoire du compagnonnage, fort intéressante.

Bref, je vous conseille d’y aller. Ce fut tellement un coup de cœur, que je l’ai inclus – tout comme le seul et unique musée de l’assurance maladie en France – dans mon guide « 111 lieux à Bordeaux à ne pas manquer« .

Dis-moi, le connais-tu ? L’as-tu déjà visité ?

Pour être clair, il ne s’agit pas de cyclisme, mais de la Fédération compagnonnique qui regroupe les métiers de l’artisanat tels les charpentiers, les menuisiers, les tailleurs de pierre, les maçons, les peintres, les ébénistes…

 

Découvre le Compagnonnage au musée des compagnons du tour de France

Le compagnonnage repose sur trois piliers : le métier ; le voyage pendant lequel l’itinérant apprend, expérimente et rencontre ; et la transmission du savoir.

Le compagnonnage perçoit le travail comme une source d’épanouissement, d’accomplissement et de recherche d’excellence.

Il perdure grâce à la transmission du savoir des anciens aux jeunes. Les compagnons sont solidaires des membres qui partagent leur amour du métier.

 

La Fédération compagnonnique

Elle regroupe différentes sociétés représentant chacune un ou plusieurs métiers. Chaque métier est organisé sous forme de « Cayenne » ou « Chambre ». Tu verras qu’il y a un jargon historique à retenir !

Il y a une Cayenne des charpentiers à Bordeaux, Toulouse, Anglet… Les menuisiers, eux, utilisent le mot « Chambre ».

Aujourd’hui, la Fédération comprend :

• la Société des Compagnons Charpentiers des Devoirs du Tour de France.

• la Société des Compagnons Maçons Tailleurs de Pierre des Devoirs du Tour de France.

• la Société des Compagnons et Affiliés Menuisiers Serruriers du Devoir de Liberté.

• la Société des Compagnons Passants Bon Drilles, Couvreurs, Plombiers, Zingueurs et Plâtriers du Devoir.

• la Société des Peintres Vitriers du Devoir du Tour de France.

• la Société des Compagnons Tailleurs de Pierre des Devoirs du Tour de France

• la Société des Compagnons Boulangers et Pâtissiers Restés Fidèles au Devoir.

 

Chaque société est indépendante dans son fonctionnement et possède ses propres traditions, attributs, et rites (ou Devoirs).

 

L’histoire du compagnonnage

Je resterai brève sur ce sujet, car l’histoire de l’évolution du compagnonnage est ancienne et complexe.

Les sociétés existent depuis plusieurs siècles, bien avant la création de la fédération. Elles ont toutes évolué indépendamment et possèdent chacune leurs particularités. À titre d’exemple, dans le passé, il existait les compagnons charpentiers du Devoir des Soubises surnommés « les chiens » et les compagnons charpentiers du Devoir de la Liberté, appelés les « loups ». Lorsque ces deux sociétés ont fusionné le 25 novembre 1945, elles devinrent les compagnons charpentiers des Devoirs, gardèrent les traditions de chacune et ses membres furent surnommés les « chiens loups ».

Le compagnonnage existe depuis au moins huit siècles et a débuté en France, en Allemagne et dans les pays scandinaves.

Il est dit que le compagnonnage est basé sur la légende biblique de la construction du temple de Salomon. Ils font référence à trois fondateurs : le roi Salomon, maître Jacques (maître ouvrier) et père Soubise (moine Bénédictin et architecte).

Si tu veux en savoir plus, je t’invite à lire les informations du site du musée du Compagnonnage de Tours.

 

Le Tour de France du compagnonnage

Le but du voyage est d’apprendre le métier et ses techniques telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui. Mais aussi les valeurs du compagnonnage : l’excellence, la solidarité, le partage, la transmission du savoir et l’ouverture au monde.

Un jeune ouvrier souhaitant apprendre un métier du bâtiment ou de l’ameublement peut « postuler » pour participer à un tour de France. Il passe alors un contrat moral avec la Fédération compagnonnique. Celle-ci s’occupe d’organiser le voyage et de le mettre en relation avec des entreprises partenaires (qui lui proposeront un travail rémunéré) et de son côté, l’ouvrier s’engage à mettre toute son énergie dans l’apprentissage du métier, à s’intéresser au compagnonnage et à adopter ses valeurs.

 

Un voyage de plusieurs années

Pendant quatre à six ans, de septembre à juillet, il apprend le métier, construit son expertise. Chaque année, il s’installe dans une nouvelle ville.

Pour progresser, l’ouvrier participe à des cours du soir étudiant la géométrie, les mathématiques, la technologie, le dessin… Des matières en relation avec le métier qu’il aspire à pratiquer. Il reçoit également des cours pratiques en atelier deux samedis par mois.

Il vit au « siège », c’est-à-dire le lieu d’hébergement et de formation du compagnonnage ; en compagnie d’autres jeunes en situation similaire. Il reçoit une rémunération pour son travail, paie un loyer et ses repas.

 

Apprentis – aspirant – compagnon

Au fil des années, son savoir se développe. Il peut ainsi réaliser une première maquette « d’adoption » présentant ses compétences, les techniques apprises. Si celle-ci est jugée satisfaisante par les compagnons, il devient alors un « aspirant ».

Au bout d’environ six ans, s’il souhaite devenir compagnon, il réalise une seconde maquette de « réception » qui sera soumise aux juges. Les charpentiers la soumettent le jour de la Saint-Joseph le 19 mars, car Joseph en est le saint patron.

Grâce à ce voyage, l’ouvrier atteint un niveau d’excellence dans son métier.

Après avoir reçu le titre de compagnon, le périple continue pour quil transmette, à son tour, son expertise, anime les cours du soir et encadre les plus jeunes. Enfin, après le voyage, le compagnon se sédentarise dans la ville de son choix et fait partie des membres de la Société qui représente son métier.

 

La visite du musée des Compagnons du Tour de France à Bordeaux

M. Bret, rencontré lors de la visite du musée, est un compagnon charpentier. Aujourd’hui, il travaille pour la Fédération compagnonnique à Bordeaux. Il s’occupe de l’intendance, du musée et des jeunes le temps de leur séjour à Bordeaux.

 

Exposition de chefs-d’œuvre

Il y a de nombreuses œuvres compagnonniques à découvrir dans ce musée. Au rez-de-chaussée, sont présentées des pièces historiques et d’autres ayant gagné des concours extérieurs à la Fédération comme « meilleur ouvrier de France ».

Toutes les œuvres réalisées exposent des techniques apprises. Pour un charpentier, le créateur choisit des difficultés de découpes pour démontrer qu’il maitrise le trait de charpente.

D’ailleurs savais-tu qu’en 2009, la technique du tracé de charpente français avait été inscrite sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO ? Puis, en 2010, le Compagnonnage fût rajouté à cette liste en tant que « réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier ». Source Compagnons du Tour de France.

Il y a aussi des pièces réalisées par des forgerons. On voit des barres d’acier étirées, tapées et forgées pour façonner, par exemple, un fauteuil.

Au sous-sol, on retrouve d’autres œuvres impressionnantes. Il y en a notamment une qui représente le patrimoine architectural de Bordeaux. On retrouve le Palais Gallien, la Grosse Cloche, le théâtre français, la Porte de Bourgogne, la Porte Cailhau… Sur cette dernière, le compagnon a voulu montrer qu’en plus de maîtriser le trait de charpente, il maîtrisait également la stéréotomie, soit la taille de la pierre.

À l’étage, se trouve des réalisations modernes. Même si elles montrent les mêmes habiletés, elles sont très différentes des pièces historiques. Il y a des œuvres faîtes par des couvreurs, des plombiers, des peintres, des serruriers, des menuisiers, des ébénistes…

Voici d’ailleurs quelques photos

 

Photos du musée des compagnons du tour de France

Crédit photos David Da Silva

Infos pratiques

Le musée est ouvert durant les Journées du patrimoine et sur rendez-vous pour des groupes d’une dizaine de personnes.

Tu peux le joindre au 06 76 77 28 76 pour convenir d’une visite.

M. Bret commente les œuvres et raconte des anecdotes intéressantes. Pour les curieux, c’est un sujet captivant.

Durant les Journées du Patrimoine, les participants au Tour de France sont présents pour animer des ateliers. Tu peux observer un forgeron, un charpentier, un tailleur de pierre… Il y a aussi un atelier dédié aux enfants.

 

Belles découvertes de Bordeaux et au-delà ! Si tu visites le musée, raconte-moi tes aventures dans les commentaires. 

 

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