Art urbain à Bordeaux : Epis, artiste plasticien et graffeur
Sur la scène locale, Epis s’est fait connaître en tant que graffeur. En cofondant le crew Le Coktail en 2007 avec son ami Nerone, l’artiste prit une nouvelle envergure. Aujourd’hui, son travail est pluridisciplinaire. Epis est un artiste plasticien qui se questionne et se défie. « Pour moi, l’Art, c’est la liberté d’action créative ; une expression libre et sans contrainte. » Rencontre.
Epis : Les présentations
Epis se présente comme un artiste illustrateur, graphiste, sculpteur, designer. Il pratique le graffiti depuis 1998, happé par la culture hip-hop et les photos de graffitis publiées par les magazines Radikal et Xplicit Grafx.
« Le graffiti est l’expression de l’énergie de la ville. Le lettrage, sa forme artistique la plus pure. J’aime aussi jouer avec l’illustration pour donner plus de sens à mon propos. Le trait donne une dynamique, un flow. Et avec la couleur, je travaille l’équilibre. »
Epis puise son inspiration dans son univers proche. « Les amis, le graffiti, la musique, les voyages… Je suis passionné de design, je travaille mes compositions comme des logos. Pour ce qui est de l’illustration, j’adore le travail de Jim Philips, Parra ou Jeff Jank. »
Le chapitre le coktail
Avec Nerone, Epis est le cofondateur du crew Le Coktail, créé en 2007. Les artistes, pluridisciplinaires, souhaitaient « rassembler, faire la fête entre amis appréciant le graffiti, la mode, le rap, l’électro… » Tout ça mélangé créait un beau cocktail et de belles collaborations. Avec le temps, le crew eut l’occasion de voyager, de créer ses propres événements et de grandir grâce à des projets muraux ambitieux.
• Les Dandy Birds sont apparus du côté du quartier des Terres-Neuves à Bègles en 2014. Surface totale : 160m² (aujourd’hui disparu).
• Le Fishboat, lui, fit son apparition sur un des hangars des Bassins à flot en 2015. Surface totale 400m² (aujourd’hui disparu).
• L’immense fresque Metro Paradise, située rue Saint-Nicolas à Bordeaux, totalisait quant à elle 765m².
La base de travail d’Epis
La lettre, son fil conducteur
Le travail de la lettre est au cœur de ses créations narratives. C’est par la lettre qu’Epis explore le champ des possibles. Son cheminement artistique, à présent plus affranchi de l’illustration, se traduit par un graffiti dynamique, déconstruit, abstrait, fluide et épuré. En pratiquant le travail de défonce, Epis s’approprie l’espace et forme un dialogue entre le plein et le vide. Il travaille les enchaînements pour établir une interaction entre les formes. « Le trait devient un élément plastique à part entière. »
Se lancer des défis pour évoluer artistiquement
En constante interrogation, Epis apprécie expérimenter de nouvelles techniques et combinaisons de formes sur des supports inédits. Désormais, l’artiste conceptualise son travail pour faire écho à son environnement et lui fournir un récit créatif.
Qu’il dessine sur un mur, un écran ou une feuille de papier, Epis recherche l’équilibre dans ses créations. L’artiste joue avec les formes, les couleurs et les dynamiques. Le tout pour surprendre et se surprendre. « Je veux m’affranchir des codes pour valoriser l’équilibre et révéler l’énergie de la couleur. »
art urbain : Quelques récentes créations d’Epis
Quorum : une œuvre murale au Palais Rohan – 2023
C’est dans la salle des commissions de la mairie de Bordeaux, qu’Epis réalise une installation en résonance avec la vocation des lieux.
Le sens du mot « quorum » – nombre minimum de voix nécessaires pour délibérer et valider un vote – invite Epis à s’inspirer de la thématique de la transparence. « J’ai voulu placer le dialogue, le débat et la chose publique au centre de la pièce. Le but était de donner à ce mot une énergie lumineuse et positive. »
En gardant la lettre comme base de travail, Epis crée ici une sculpture multidimensionnelle. Sa volonté : apporter différents champs de lecture équilibrés dans l’espace, jouer avec les effets de lumière sur les couleurs ; le travail trait / illustration ; les volumes, la superposition…
Grand Parc, terrain de basket, 2023
420m², 120 litres de peinture, 15 jours de travail : premier terrain de basket et première fresque au sol. Défi relevé !
Nom de l’œuvre : Grand Parc ; soit le nom du quartier dans lequel se situe le terrain de basket. L’idée : se jouer du lettrage pour créer des formes, des couleurs et des repères dynamiques faisant écho au jeu et la surface du terrain.
art urbain, L’atelier 1000m²
Depuis 2020, Epis fait partie des artistes résidents de l’atelier 1000m² à Bègles. Véritable laboratoire de création mais aussi lieu d’exposition, 1000m² regroupe des collectifs bordelais tels Skinjackin ou Peinture Fraîche.
Leur ligne directrice à tous repose sur « la mise en valeur des spécificités du courant de l’art urbain et de ses influences : illustration, réalisme, post-graffiti, abstraction, sculpture… »
Plutôt pas mal comme univers ! À toi maintenant, de poursuivre la découverte d’Epis avec son site internet et son Instagram.
Belles balades dans la métropole !
© David Da Silva
Flâner dans les rues de Bordeaux : balade à vélo dans le quartier La Bastide
Flâne à vélo dans les rues du quartier Bordeaux Bastide pour découvrir le patrimoine historique, le street art et toutes les pépites locales.
Street art Bordeaux : Trakt, du graffiti à l’expression libre
Le graffeur Trakt vient tout droit de la scène graffiti bordelaise. Aujourd’hui, son travail reflète une volonté de créer librement…
Street art Bordeaux : Jean Rooble
Jean Rooble, un portraitiste graffeur – solidaire et engagé – de la scène bordelaise qui nous donne à réfléchir.
Un vrai travail d’immersion ! Merci Fleur d’aller dénicher les petits trésors de notre si belle ville et de nous les partager, bonne continuation à vous !
Merci Gina, ça fait plaisir !