Le Musée du Vin et du Négoce, l’adresse pour découvrir l’histoire des vins de Bordeaux

Bouteilles et caisses de vin
Musée du vin et du négoce
Le négoce

Tu aimes le vin mais tu ne sais pas trop en parler ? Tu te penses piètre dégustateur et tu voudrais quelques clefs pour mieux choisir les vins et mieux les apprécier ? Tu aimerais aussi en savoir plus sur l’histoire de Bordeaux ? Avant d’attraper ton vélo pour te lancer sur les routes des vins, je te propose de visiter un lieu qui, je pense, est une parfaite introduction aux vins de Bordeaux. Il s’agit du Musée du Vin et du Négoce, le deuxième lieu le plus visité de Bordeaux ! (Juste après le miroir d’eau…)

 

Comment est né le Musée du vin et du négoce

Grégory Pecastaing, négociant en vin, travaille dans le quartier des Chartrons dans une ancienne maison de négoce du XVIIIe siècle. En 2007, la France organise la coupe du monde de rugby. Bordeaux accueille le XV du Trèfle. Pas moins de 16 000 supporters irlandais sont attendus !

Un matin, en ouvrant des cartons tout juste livrés, Grégory découvre un itinéraire de Bordeaux listant ces lieux en ville au passé irlandais. Parmi cet itinéraire se trouve le 41 rue Borie, l’adresse de son bureau ! En effet, la maison appartenait au négociant irlandais Francis Burke. Il comprend qu’il est prévu de proposer ce parcours aux Irlandais de passage pour la coupe du monde. La bâtisse n’ayant quasiment pas changé depuis sa construction, Grégory concocte un discours contant son histoire ainsi qu’une découverte des caves. 4 000 personnes ont ainsi découvert la maison en avant-première !

Fort de ce succès, Grégory décide de créer un Musée du vin et du négoce présentant les vins de Bordeaux et son métier de négociant. Il enquête sur le sujet, compose une muséographie, rencontre des historiens et, en 2008, ouvre les portes du musée.

Le quartier des Chartrons, faubourg de négociants

Le nom de « Chartrons » provient de moines chartreux qui s’installent, au XIVe siècle, sur les terrains marécageux situés à côté de la place des Quinconces.

À la toute fin du XVIe siècle, le quartier se façonne et s’urbanise grâce au Flamand, Conrad Gaussen, qui assèche ces palus en plantant du pin maritime. Au contact de l’eau, cette essence d’arbre peut supporter le poids de maisons sur pilotis. C’est ainsi que les premières demeures du quartier voient le jour en bord de rive.

Info importante : Bordeaux profite déjà – et ce depuis le XIIIe siècle – d’un important commerce du vin avec l’Angleterre. Celui-ci poursuit son essor en se développant en Europe du Nord et notamment avec les pays hanséates.

Puis, au XVIIIe siècle, les échanges entre Bordeaux, les colonies et l’Europe du Nord prennent de l’ampleur. Les produits rapportés des îles (majoritairement du sucre, mais aussi de l’indigo, du café, du coton, des épices…) sont importés en Europe. Bordeaux participe au commerce grâce à ses liens commerciaux historiques. Des négociants anglais, irlandais ou hollandais (et divers pays européens) investissent les quais des Chartrons pour faire fortune dans le vin et ces différents commerces maritimes.

Ancienne maison de négoce
L'équipe
Voici une partie de l’équipe du Musée : Grégory, Pauline, Juliette et Barbara.
Carte du phylloxera

Un musée dans une ancienne maison de négoce

L’édifice est à l’origine construit en 1720 pour le négociant irlandais Francis Burke. C’est un édifice en lanière typique du quartier : une simple largeur pour une longueur remarquable (pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres).

Dès la porte d’entrée franchie, la demeure dévoile des prouesses architecturales. La façade extérieure abrite une imposante entrée en pierre. Au fond, des caves d’élevage semi-enterrées s’étirent tout en profondeur. C’est par ce vestibule que passaient les barriques fabriquées par le tonnelier de la maison. Les pierres se chevauchent de manière à pouvoir supporter le poids de l’immeuble.

Un plan architectural de la bâtisse donne une vision de l’aménagement des lieux : un cuvier de stockage, des caves d’élevage… Au 1ᵉʳ étage, l’habitation du propriétaire, permettant de surveiller sa marchandise depuis le balcon sur trompe.

 

La visite du Musée du vin et du négoce

Après s’être attardée sur l’architecture, la visite se poursuit dans les caves. Muni d’un livret explicatif, te voici tout d’abord lancé à la découverte de Bordeaux dans l’histoire. Par exemple, des gravures de la ville retracent son évolution : l’Antiquité et l’installation de la cité sur la Devèze, la construction du château Trompette au XVe siècle et celle du pont de Pierre au XIXe siècle.

 

DÉCOUVERTE DU métier de négociant

Les transactions entre le viticulteur et le négociant souhaitant acquérir son vin se font par le biais d’un courtier qui cherche à trouver une entente entre l’acheteur et le vendeur. Le négociant élève le vin acheté en vrac pour ses clients. Pendant trois ans, il le façonne pour obtenir un style et une qualité constante. De nombreux négociants achètent aussi des propriétés viticoles comme les Boyd, les Barton, les Kirwan…

Le musée présente ces dynasties de négociants, l’historique classement de 1855… Entre les planches, les objets, les documents familiaux exposés dans la cave, voici un récit documenté de la vie du négoce aux Chartrons.

Bordeaux, Moyen Âge
Le négoce à Bordeaux

Un court-métrage pour comprendre l’effervescence du port de Bordeaux

Un peu plus loin, le capitaine d’un navire relate à son épouse son arrivée sur la Garonne et l’agitation du port de la Lune. Cette narration s’appuie sur le tableau de Pierre Lacour « Vue d’une partie du port et des quais de Bordeaux dits des Chartrons et de Bacalan ». Il détaille le va-et-vient du port des Chartrons : les marchandises dans les charrettes ; le bois de merrain livré pour les tonneliers ; les gabares chargées de barriques ou de pierres de taille, les matelots, les promeneurs curieux… Cette mise en scène propulse le spectateur au cœur du port de Bordeaux de l’époque.

 

Comment se faisait le vin au XVIIIe siècle

Puis, dans la deuxième cave, sont exposés les outils et les machines dont on se servait pour faire du vin, notamment les différents outils du tonnelier. Pour en savoir plus sur le processus de fabrication d’une barrique, jette un œil sur ma visite de la tonnellerie Nadalié.

L’histoire est contée au travers de faits marquants et d’anecdotes, comme celle de la naissance des canelés… Les blancs d’œufs servant à filtrer le vin lors du collage, les jaunes d’œufs étaient mis de côté pour les Petites Sœurs des Pauvres qui ont ainsi élaboré une recette de petit gâteau.

Le musée expose l’évolution de l’étiquette au fil des siècles. Au départ sobre, elle indique simplement le nom du château. Aujourd’hui, c’est une véritable carte d’identité, augmentée des mentions obligatoires exigées par les règlementations. Le circuit aborde ensuite la fabrication du bouchon de liège, la bouteille en verre… Et se termine par une courte vidéo d’interviews de grands négociants bordelais comme Daniel Lurton.

Après la visite, place à la dégustation !

Vient maintenant le temps de la dégustation dans l’ancienne tonnellerie (admire l’imposante cheminée) de la maison devenue boutique du musée. Celle-ci s’accompagne d’une présentation du vignoble bordelais afin d’apprécier pleinement ce temps de découverte. Elle est très conviviale et ne te submerge pas d’informations. 

Le musée propose aussi des masterclasses ou des initiations plus poussées. Leur page Facebook communique le calendrier des dégustations organisées par le musée. Et si tu as un évènement que tu souhaites célébrer dans un cadre unique, le musée propose une salle (avec une imposante table tirée d’un pont de bateau) à la location. Il suffit de les contacter pour discuter des détails et des possibilités d’animations.

 

Informations pratiques

Musée du Vin et du Négoce

Facebook

Ouvert 7 jours sur 7 de 10h à 18h sauf le 25 décembre et 1ᵉʳ janvier. Tarif : 10 € pour la visite libre du musée / par personne (comprenant une dégustation de 2 vins) ; tarif réduit : 5 €

Alors qu’as-tu pensé du Musée du Vin et du Négoce ? Fera-t-il partie de ta liste de prochaines sorties ?

Crédit photos David Da Silva

0 0 votes
Article Rating
Fleur explore Bordeaux
0

Inscris-toi à la newsletter du blog pour ne manquer aucun article !

En cadeau, 15 idées de balades pour te ressourcer en pratiquant le slow tourisme

En t'abonnant à cette newsletter, tu acceptes la Politique de Confidentialité.

Merci et bienvenue sur le blog !

Pin It on Pinterest

Share This