Balade à vélo le long de l’estuaire :

les petits ports du Médoc – tome 1

Dans le Médoc
Balade à vélo le long de l'esutaire
Chenal et port de By

Chaque année, en été, je me réserve un peu de temps pour parcourir la Gironde à vélo. Et je ne suis jamais déçue ! Le tour du bassin d’Arcachon en 3 jours ; le tour de la Gironde, la boucle entre Bordeaux, Plassac et Castillon-la-Bataille… Et cette balade à vélo le long de l’estuaire et des petits ports du Médoc est l’une de mes balades préférées. Voici mon récit, en deux parties, où je te présente les petits ports tout en évoquant l’estuaire.

 

L’ESTUAIRE DE LA GIRONDE

635 km², 75 km de long, 12 km dans la zone la plus large… On décrit l’estuaire de la Gironde comme une langue de mer, un bras d’océan. Ici se rencontrent les eaux douces des fleuves Dordogne et Garonne avec les eaux salées de l’océan Atlantique. Cette confluence, marquée de puissantes marées, crée un brassage d’alluvions dont résulte la couleur ocre des eaux qu’on appelle rivière.

LE PAYSAGE ESTUARIEN

Forêts, lacs, prairies, palus, vasières, roselières, îles, dunes, prés-salés… Nombreuses sont les richesses naturelles du Médoc ; sans oublier les paysages portuaires, industriels, agricoles et viticoles.

En asséchant les marais en bord d’estuaire – dès le début du XVIIe siècle – les ingénieurs hollandais façonnent le paysage et font apparaitre de nouveaux espaces naturels. Pour maintenir ces terres hors d’eau, ils creusent des chenaux perpendiculaires à la rivière et installent des dispositifs de drainage. Ces terres fertiles, ou mattes, deviennent des terres céréalières, de pâturage ou d’élevage ; protégées par les digues longeant l’estuaire. Du côté des pointes de l’embouchure, les forêts de pins et de chênes stabilisent les étendues de sable.

LES PETITS PORTS DU MÉDOC

Installés sur des chenaux de drainage, les petits ports du Médoc constituent un havre de paix et de nature en Gironde. Ils se situent souvent à quelques mètres ou quelques kilomètres de l’estuaire. Voici ceux que j’ai pu découvrir lors de mon périple à vélo.

Le port de Lagrange

La cale de mise à l’eau et les noms « rue du Port de Lagrange » et « Quai des Mouettes » rappellent le souvenir de ce petit port du Médoc. Situé à 2 km en aval du port de Grattequina, on aperçoit, en face sur l’autre rive, l’église de Saint-Louis de Montferrand.

Le port de Macau

Sur le chemin du Bord de l’Eau se trouvent de belles demeures et propriétés viticoles. Au loin on aperçoit la drague qui sillonne le fleuve. Un entretien essentiel.

L’ENTRETIEN DU CHENAL DE NAVIGATION

Crédit photos David Da Silva

Pour entretenir le chenal du fleuve, le port de Bordeaux établit sa bathymétrie (son relief). Puis, il communique aux navires dragueurs, « l’Anita Conti » et « l’Ostrea », les périmètres où il est nécessaire de dégager la vase. Le bras de la drague « Anita Conti » aspire alors les sédiments pour les rejeter ailleurs, dans une zone identifiée. Ensuite, « L’Ostréa » vient lisser les fonds. Chaque année, et ce depuis 1885, 10 millions de m³ de sédiments sont ainsi déplacés entre le phare de Cordouan et Bordeaux.

le port d’issan

Et l’épave de « l’Alligator », échouée au sud de l’Île Margaux sur laquelle on produit du vin… Un Bordeaux des îles !

L’ARCHIPEL DE L’ESTUAIRE

L’estuaire est parsemé d’îles. Aujourd’hui, on y dénombre : l’Île Verte (ou la Grande Île), composée de l’Île Cazeau, de l’Île du Nord et de l’Île Verte ; l’Île Nouvelle, la réunion de l’Île Bouchaud avec l’Île Sans-Pain, et des îles plus petites : l’Île de Patiras, l’Île Paté et l’Île Margaux (ou de la tour de Mons).

COMMENT SE FORMENT LES ÎLES

Dans le quotidien Sud-Ouest, Didier Coquillas-Sistach, médiateur scientifique pour l’association Terre et Océan évoquait :

« Au départ, il y a toujours un banc de sable. Et puis la vase s’en mêle, avec des herbes d’eau. On parle alors d’un vasard. Qui devient fagnard quand des buissons s’installent. Voire une île quand il commence à y avoir des arbres. »

Cela commence alors par des dépôts successifs d’alluvions et de sable par les marées. Au fil du temps, certaines îles s’érodent, disparaissent et réapparaissent. D’autres se greffent à la rive : ce fut le cas de l’île Fumadelle ou de l’île Vincent rive gauche mais aussi de l’île du Bec sur la presqu’île d’Ambès (aujourd’hui, il existe une seconde île du bec). L’île de Patiras et l’île Bouchaud ont grandi. L’île de Croûte, autrefois située en face de Bourg, fut engloutie par la tempête de 1999. Certaines îles sont aménagées par l’homme. Comme en 1885, quand on créa la Grande Île pour agrandir le lit de navigation.

Au XVIIIe siècle, des îlouts, les agriculteurs vivant sur les îles, s’installent sur l’île Nouvelle pour y cultiver le maïs et la vigne. Les derniers la quittèrent en 1973. Avec les visites du Conservatoire du Littoral, on peut se promener autour du village rénové ou observer les nombreux oiseaux fréquentant les lieux.

Le paisible port de Soussans

Aménagé de bancs pour apprécier le panorama,

Le port d’Arcins et ses carrelets

Le port d’Arcins, dont il ne reste que la cale de mise à l’eau, fait face à l’île Verte. Cette balade pédestre propose d’explorer les marais environnants.

À l’entrée des chenaux, les portes à flot permettent le drainage des marais. À marée basse, les eaux évacuent les terres. À marée haute, la porte empêche l’eau de la rivière de les submerger.

Le port de Lamarque

C’est ici que le bac prend son départ pour traverser l’estuaire et se rendre à Blaye. La traversée passe normalement près de Fort-Pâté, un des trois dispositifs de défense constituant le verrou de l’estuaire mis en place par Vauban.

LE VERROU DE LA GIRONDE

Protéger l’estuaire, telle est l’œuvre, fin XVIIe siècle, du marquis de Vauban, commissaire en chef des fortifications du roi. À ces fins, il crée un dispositif défensif composé de trois éléments phares : la citadelle militaire de Blaye rive droite, le Fort-Paté au milieu de la rivière, et le Fort-Médoc rive gauche. Ce verrou de l’estuaire est, depuis 2008, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Afin de protéger l’embouchure, la Pointe de Grave au Verdon et la Pointe du Chay à Royan seront aussi dotées, au milieu XVIIIe siècle, de batteries de canons.

Le port de Beychevelle

Le site offre une belle vue sur le parc et le château de Beychevelle. On remarque une porte à flot et une cale de mise à l’eau. Voici le circuit pédestre « Contes et légendes » longeant les chenaux débouchant sur l’estuaire.

J’ai particulièrement aimé la balade reliant le port de Beychevelle à celui de Saint-Julien. À savoir : par ici les sentiers le long de l’eau deviennent vite boueux.

Pour la suite de la balade, je te donne rendez-vous dans le tome 2 de mon récit. Le périple à vélo continuera direction le petit port de Saint-Julien jusqu’à Talais. Je partagerai aussi la carte de la balade et quelques infos pratiques.

En attendant, laisse-moi quelques commentaires sur ce premier tronçon. Peut-être as-tu envie, toi aussi, de faire du vélo de ce côté de la Gironde !

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Fleur explore Bordeaux
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