Les Glacières de la Banlieue

une adresse unique à Bordeaux

Extérieur des Glacières

Crédit photos Groupe des Cinq

Tarif pains de Glace
Les Glacières

Crédit photos Groupe des Cinq

Au nom « Glacières de la Banlieue », on devine une première vocation industrielle. En effet, autrefois, on y préparait des pains de glace. D’ailleurs, le cliché représenté sur la façade rappelle le passé rural du quartier de Caudéran. Aujourd’hui, on y œuvre pour bâtir des liens, des traits d’union, entre art contemporain, architecture et patrimoine. Bienvenue aux Glacières de la Banlieue.

 

La première vocation des Glacières de la Banlieue

Construit en 1909, le hangar servait à la préparation et au stockage de la glace. On livrait, d’abord en charrette et ensuite en camion, les pains de glace – de 90, 45 ou 22 cm – aux commerçants et particuliers de Bordeaux. Dans les années 50, quand l’usage du réfrigérateur se démocratise, l’entreprise se diversifie. Mais petit à petit, l’activité diminue. Sa fermeture en 1989 signe son abandon et l’édifice se dégrade. Arrive alors l’architecte et président de l’association culturelle « le Groupe des Cinq », Jean de Giacinto…

Les Glacières aujourd’hui

Charpente
Jean de Giacinto
Caudéran
Jean de Giacinto découvre ce lieu en 1990. Inspiré, il y organise deux ans plus tard des expositions, du théâtre, de la danse…
En 2002, il commence la réhabilitation du bâtiment. Son intention : préserver l’identité des glacières, en faire un lieu culturel ouvert au public et y intégrer un bureau de travail.

 

« une serre créative » dans les Glacières

À l’intérieur du hangar, Jean de Giacinto imagine cet espace de travail telle « une serre créative » pour le Groupe des Cinq et les agences d’architectes « Les Glacières Architecture » et « JDGAC ». L’ouvrage, d’allure contemporaine, est composé d’acier, de verre et d’aluminium. Il est un clin d’œil à la vocation du bâtiment et au passé horticole de Caudéran.

La vocation du Groupe des Cinq 

Le Groupe des Cinq travaille autour d’axes phares : la conservation du patrimoine architectural aquitain et le développement d’une proposition culturelle autour de l’art contemporain. L’architecture, l’art contemporain et le patrimoine sont leurs trois piliers. Chacun d’eux est une invitation à porter un regard curieux sur les autres.

 

Genèse de l’association du Groupe des Cinq

Tout commence en 1980, quand cinq jeunes architectes – Jean de Giacinto, Bertrand Nivelle, Daniel Sarrazin, Laurent Cazalis, Alain Loisier, – répondent à un concours lancé par la ville de Biarritz pour réaménager la gare du midi. En plus de proposer une nouvelle utilité au bâtiment, leur projet se façonne autour de la conservation de celui-ci. Afin de mettre leur action en lumière, ils créent le film « la gare se meurt », présenté au premier Festival International du Film d’Architecture. Dix ans plus tard, le pari est gagné : le futur centre de congrès conservera l’intégralité de la façade et des colonnes.

Dans les années qui suivent, le Groupe des Cinq s’affaire à différents projets : la réhabilitation des Glacières à Caudéran en 2002 ; la sauvegarde de la passerelle Eiffel de Bordeaux en 2012 ; ou encore la reconversion des silos des Bassins à flot en 2019. Sans oublier un projet phare pour Jean de Giacinto : la restauration du château d’eau de Le Corbusier.

 

Le château d’eau de Podensac, un projet de restauration en cours 

La première œuvre de Le Corbusier en France

Château d'eau

Crédit photos Groupe des Cinq

En 1917, François Thévenot, entrepreneur de travaux publics, sollicite le jeune Le Corbusier pour construire un château d’eau dans sa résidence principale de Podensac, le domaine Chavat. Son épouse, Marie-Adrienne est une amie d’enfance de Marie-Charlotte-Amélie, la mère de Charles-Édouard Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier.
Le Corbusier travaille encore sous son nom Charles-Édouard Jeanneret-Gris. Il s’agit de son premier ouvrage en béton armé sur l’Hexagone et l’unique château d’eau qu’il réalisera. Déjà, l’édifice porte les préceptes emblématiques qui marqueront son travail – tels la structure sur pilotis, le toit terrasse… – et qui, en 1927, seront formulés en « cinq points de l’architecture moderne ».

 

Le Corbusier en Gironde

En Gironde il existe trois réalisations signées Le Corbusier : le château d’eau de Podensac ; les logements ouvriers de Lège-Cap-Ferret et ceux, à plus grande échelle, de la Cité Frugès à Pessac. Ces deux sites sont réalisés pour l’industriel Henri Frugès introduit en 1923, au travail du Corbusier par son article « Vers une architecture » dans la revue « L’Esprit Nouveau ». 

 

L’œuvre de Le Corbusier, reconnue à l’UNESCO

En juillet 2016, 17 réalisations de Le Corbusier, dispersées dans sept pays, sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de « contribution exceptionnelle au Mouvement moderne ».

Genèse de la construction du château d’eau

La résidence de François Thévenot est aussi un domaine viticole et agricole. Sur cette propriété, le paysagiste Charles Bouhana imagine des jardins remarquables à l’anglaise et à la française. Les espaces sont ponctués de sculptures antiques, de fontaines, de parcours d’eau et de serres. Thévenot dote aussi sa propriété d’une centrale électrique. Les besoins en eau se révèlent donc importants.

Les particularités du château d’eau

L’industriel souhaite un édifice desservant la propriété en eau mais aussi, à l’intérieur de celui-ci, un salon, « un lieu de contemplation ». Ainsi, Le Corbusier intègre dans la tour cylindrique une gloriette ponctuée de huit portes-fenêtres plein cintre et un belvédère offrant une vue panoramique sur le domaine Chavat.

Pour l’ossature du réservoir de 80m³, Le Corbusier s’appuie sur les techniques développées par l’ingénieur François Hennebique, soit une structure ajourée composée de poutres verticales placées de façon cylindrique et reliées à d’autres poutres disposées radialement.

La tour s’organise en plusieurs éléments : le toit terrasse, le réservoir, la gloriette, le fût et la partie basse où se trouvent la porte d’entrée et quatre oculi.

Le château d’eau au fil des années

En 1934, la commune de Podensac achète le domaine. Le château d’eau, quant à lui, devient en 1938 la propriété du Syndicat des eaux de Podensac. Il sert à alimenter le quartier, jusqu’à la construction d’un nouveau réservoir de 400m³ en 1942. Le château d’eau est alors abandonné.

En 1974 : l’historien de l’architecture, le canadien Allen H. Brooks, identifie le château d’eau comme celui du Corbusier. Quelques années plus tard, le Groupe des Cinq en fait la découverte…

Le projet de restauration du château d’eau

Entre Jean de Giacinto et le château d’eau, c’est une histoire ancienne !

Grand amateur de Le Corbusier et engagé dans la valorisation du patrimoine, le Groupe des Cinq découvre l’ouvrage en 1986 et signe, en octobre 1987, un bail emphytéotique. Ainsi débute le projet de restauration. Son but : préserver et mettre en lumière l’édifice ; faire vivre le château d’eau – et ses abords – par des projets artistiques contemporains, tout en conservant son identité et sa matière. Le Groupe des Cinq commence par y faire de petits travaux et surtout, en 2006, par obtenir le classement aux Monuments Historiques. En 2019, quand le château d’eau est sélectionné au Loto du patrimoine par la Mission Bern et la Fondation du Patrimoine, le projet de restauration s’accélère pour se poursuivre encore aujourd’hui.

 

*Source de mes recherches : « Le Corbusier, une œuvre de jeunesse à sauvegarder », Jean-Marc Depuydt, 2020. Éditions de l’Entre-deux-Mers

Les expositions aux Glacières de la Banlieue

Dans les Glacières, autour de la serre créative, les coursives servent de lieu d’expression pour des artistes d’art contemporain. On retrouve d’ailleurs des traces des expositions passées sur la charpente en bois, achetée au fameux château de Fieuzal en 1950.

En créant des installations in situ, les artistes – émergents ou de renom, d’ici ou de-là – s’adaptent et s’approprient les murs bruts des Glacières. Ils poursuivent ainsi cette même réflexion, menée par les architectes, autour de l’espace.

« Tell est une colline artificielle formée par les différentes couches d’habitations humaines. L’histoire de ces strates initie une ribambelle de sentiers, que les œuvres exposées aux Glacières proposent d’emprunter en sondant les voies d’un imaginaire nourri par les vestiges du temps présent.

Chez Messua Wolff, ces derniers s’essaiment dans des toiles monumentales, abstraites, organiques, mouvantes qui nous plongent dans un état méditatif et contemplatif. Le travail figuratif de Coline Gaulot cristallise les reliquats d’un festin dans la céramique. Elle sauve nos souvenirs de l’oubli en leur offrant éternité, légitimité et superbe.

Leurs œuvres poursuivent leurs résonances poétiques dans le « Déjeuner sous l’herbe » de Daniel Spoerri. Enfoui dans une tranchée de 40 mètres, les restes de ce banquet performatif réalisé par le maître du Nouveau Réalisme (il y a tout juste 40 ans !) s’invitent ici avec le moulage en bronze réalisé à l’issu de ce qui fut la première fouille archéologique de l’art contemporain*. »

*Source : les Glacières – Auteure Anna Maisonneuve

Journées Européennes du Patrimoine et du Matrimoine

Pour cette occasion, l’Association des Châteaux d’eau de France animera une conférence aux Glacières. Le maître d’œuvre, Denis Boullanger, et le maître d’ouvrage, Jean de Giacinto, seront à Podensac.(sous réserve de l’accord des Monuments Historiques).

Réservation et renseignements : lesglacieres@groupedescinq.art

Journées Nationales de l’Architecture, les 14 et 15 octobre

Les Glacières concoctent un programme autour de Le Corbusier et de l’eau en partenariat avec le FIFAAC, le Festival international du Film d’Architecture et des Aventures Constructives. À suivre !

Visiter les Glacières

Entrée et accès libre du lundi au vendredi de 10h à 18h / les week-end sur rendez-vous

Les Glacières de Caudéran

121 avenue Alsace Lorraine, 33200 Bordeaux Caudéran / 05 56 08 08 88

 

Plutôt fantastique cette adresse ! Et si jamais tu visites les Glacières, raconte-moi tes aventures dans les commentaires en bas de page.

Belles découvertes de la Gironde !

Crédit photos David Da Silva

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