Balade à vélo : quartier bordeaux maritime

Ces temps-ci, j’arpente les quartiers de Bordeaux. Après les balades à vélo du côté La Bastide et Saint-Genès / Nansouty, direction Bordeaux Maritime, les Bassins à flot et Bacalan. J’avais eu le plaisir de parcourir les Bassins à flot avant qu’ils ne détruisent les hangars (voir ces fresques street art disparues ), le focus sera Bacalan… Même si la balade passe forcément par les bassins permettant de découvrir le patrimoine portuaire – qui a structuré le paysage du quartier – comme le pont du Pertuis, les formes de radoub, la base sous-marine et le nouveau plan relief, un de mes derniers coups de cœur !

balade à vélo dans le quartier bordeaux maritime

L’itinéraire que j’ai préparé fait environ 17 km. Il débute aux Chartrons devant l’église franco-polonaise Saint-Martial. Puis, je suis la rue Bourbon – pour voir les quelques murs street art – avant de prendre la direction des Bassins à flot et Bacalan. J’étais ravie de me perdre dans les rues. On y découvre de nombreux témoignages architecturaux du passé. Mais tout d’abord, un peu d’histoire !

histoire du quartier bordeaux maritime

Les bassins à flot

Après la construction du pont de Pierre, en 1822, les navires ne peuvent plus accéder au quai de Paludate. Les infrastructures déménagent en aval du fleuve, aux Bassins à flot. Les 2 Bassins à flot et leurs écluses sont construits entre 1879 et 1912. Ils peuvent accueillir jusqu’à 70 navires. Les formes de radoub sont conçues pour permettre leur entretien et leur réparation.

Le pont du Pertuis séparait les deux bassins. Véhicules et trains pouvaient le traverser grâce à son axe pivotant. Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands prennent leurs quartiers aux Bassins à flot et à Bacalan. Ils font construire, entre 1941 et 1943, la monumentale base sous-marine, un U-bunker, permettant d’accueillir des sous-marins. 

bacalan

Le nom de Bacalan est hérité du jurat Arnaud de Bacalan. Tout comme pour le quartier des Chartrons, l’ingénieur flamand Conrad Gaussen, se charge, au 16ᵉ siècle, d’assécher les terres. À partir du 18ᵉ siècle, de nombreuses industries naissent dans la ville : des raffineries de sucre, des huileries, des usines à gaz, des aciéries, des chantiers navals ; l’aéronautique s’y installe aussi. Ces opportunités de travail attirent du monde de différents horizons : Français, Italiens, Portugais, Polonais…

Puis, à partir des années 30, le port connaît un déclin. Le quartier vit les licenciements, les restructurations, les usines ferment ou déménagent. Les habitants se mobilisent pour lutter contre ces décisions économiques. L’histoire de Bacalan se démarque aussi d’ailleurs par son engagement social. En 1984, le port de Bordeaux déménage à Bassens, toujours plus en aval sur le fleuve. Passionnant n’est-ce-pas ?

À découvrir lors de la balade du quartier bordeaux maritime

Le garage moderne

Lieu associatif où l’on répare des véhicules et des vélos. Il est situé sur l’ancien site de Dyle Bacalan, entreprise majeure du quartier spécialisée dans le ferroviaire, l’aéronautique et le secteur naval.

les vivres de l’art

Aujourd’hui, lieu artistique et culturel ; anciennement les Vivres de la Marine où l’on préparait, conditionnait et stockait les denrées de la Marine Royale.

La rue Achard

Aussi appelée la rue bleue en référence aux “cols bleus” ces ouvriers qui allaient et venaient vêtus de leurs bleus de travail. La rue de New-York, les échoppes de la rue Blanqui, la rue Cardinal Feltin, la rue des Étrangers…

l’église saint rémi, 1867

Le dessin du père ouvrier Michel Favreau, un bateau et son mât, est suspendu dans l’église, lui rendant ainsi hommage suite à son décès accidentel sur son lieu de travail au port en 1951.

la place adolphe buscaillet

Son architecture Art-Déco, sa fontaine et ses cruches signées Clémence Van Lunen. Adolphe Buscaillet était connu pour défendre la classe ouvrière. Le vendredi est jour de marché sur la place !

l’unique cité jardin claveau

Née dans les années 1950, sur les plans de Jacques d’Welles. Elle se situe sur les terrains autrefois occupés par la cité dortoir des Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Le parc Brandenburg

Et le parc des Berges de Garonne qui se poursuivent au-delà du pont d’Aquitaine lui-même érigé en 1967.

Si tu veux poursuivre la balade, pédale jusqu’au stade Matmut pour rejoindre la réserve écologique des Barails. Tu peux ensuite faire le tour du lac, faire une pause sur la plage et terminer ta virée au quartier Ginko où tu retrouveras le tram. En voici mon récit. Ce programme peut constituer une belle balade à la journée !

Crédit photos David Da Silva