slow tourisme dans le médoc :

visite de la tonnellerie nadalié et randonnée à labarde

Bienvenue chez Nadalié

Lors de mes explorations en Gironde, j’aime randonner en pleine nature et j’apprécie également aller à la rencontre de personnes qui exercent des métiers emblématiques de notre région ! J’aime découvrir leur savoir-faire et partager leurs passionnants secrets ; comme les anecdotes de Michel Cessateur sur la fontaine aux Girondins !

Un des métiers que je souhaite évoquer aujourd’hui est celui de tonnelier. Tu sais peut-être que le bois peut jouer un rôle primordial dans l’élaboration et l’élevage du vin: il sert notamment à apporter des tanins pour renforcer la texture d’un vin ou à l’enrichir d’arômes.

Pour t’en parler plus amplement, je suis partie visiter la tonnellerie Nadalié à Ludon-Médoc pour découvrir ce qui fait le savoir-faire ancestral du maître tonnelier. Puis, j’ai pris la direction de  Labarde pour suivre la boucle des Palombes.

 

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Pratique le slow tourisme et concocte-toi une sortie sympa dans le Médoc en alliant train, vélo et même de la marche.

le programme de ta journée dans le médoc depuis bordeaux

Enfourche ton vélo et dirige-toi gare Saint-Jean à Bordeaux (ou une autre gare sncf selon ton adresse). Saute avec ton vélo dans le train jusqu’à Macau. Le trajet dure environ 45 minutes, retrouve les horaires ici. Une fois arrivé, rejoins à vélo la tonnellerie Nadalié, située à moins de 4 km de la gare SNCF de Macau ou à 3 km de la gare SNCF de Ludon.

Après la visite, direction Labarde à 5 km de la tonnellerie pour débuter la randonnée “la boucle des Palombes”. Et à la fin de ta journée, rattrape la gare SNCF de Macau, 3.5 km plus loin !

Je pense que cela peut-être un chouette itinéraire. Le fait d’emprunter des transports doux te permet d’apprécier encore un peu plus ce qui t’entoure pour en profiter pleinement et faire du bien à ton corps et ton esprit.

Ci-dessous, je te raconte plus en détail la visite de la tonnellerie Nadalié et je te montre en photo ce que tu découvres lors de la randonnée “la boucle des Palombes”.

À vélo, il faut bien penser à la sécurité de tous. Porte un casque, un gilet jaune et des lumières. Les routes du Médoc peuvent être fréquentées.  

visite de la tonnellerie nadalié

Créé en 1902, c’est aujourd’hui la 5e génération qui est à la tête du groupe Nadalié. Elle possède des tonnelleries dans la région viticole de la Napa Valley aux États-Unis, en Australie, au Chili.

Environ 70 000 barriques voient le jour chaque année, dont environ la moitié à Ludon-Médoc. Cela représente 150 barriques par jour !

du chêne au merrain

À Nadalié, les barriques sont exclusivement élaborées à partir de chêne français âgé de 150 à 200 ans. Il provient de diverses forêts en France comme celles de Nevers, de l’Allier, du Tronçais, du Limousin…

Sais-tu que le chêne américain est aussi utilisé pour la fabrication de barriques ? Les barriques réalisées à partir de ces deux essences de bois présentent des différences notables notamment dans leur procédé de fabrication et leur prix de vente, du fait de la qualité et de l’âge du bois employé. Par exemple, pour le chêne américain, on sélectionne des arbres qui ont entre 50 et 80 ans.

C’est le président du groupe, M. Stéphane Nadalié qui sélectionne, avec des experts forestiers, les chênes sur pied qui serviront à l’élaboration des futures barriques. Pour chaque chêne coupé, 3 sont replantés afin d’assurer l’avenir de la filière.
Pour acheter le bois, il faut participer à une vente aux enchères organisée par l’Office National des Forêts, « l’ONF ». C’est le mode de vente traditionnel de bois provenant de forêts publiques.

Puis, le chêne est envoyé dans les merranderies de la famille Nadalié pour être préparé et transformé. Le bois est débité en gros tronçons ou billons puis fendu pour obtenir des merrains qui seront disposés sur des palettes. Le chêne américain est, quant à lui, scié car il est moins poreux que le chêne français.

Seul 20% de l’arbre est utilisé pour fabriquer environ 15 barriques. Le reste est dédié à la fabrication de copeaux, de chips de bois, de produits dérivés. Chaque partie de l’arbre est ainsi valorisée.

le parc à bois

Le bois, sous forme de merrains, est réceptionné dans le parc à bois de la tonnellerie. Il est lessivé nuit et jour pendant un mois pour ôter ses tannins amers.
Puis, il sèche sous le soleil et le vent, pendant 2 à 3 ans. Les pluies continuent de laver le bois de ses tannins indésirables.

Pour les Nadalié, il est très important que le séchage se fasse naturellement. Cela pour garantir la durée de vie de la barrique. Un séchage mécanisé et accéléré rendrait la barrique moins solide dans le temps.

du merrain à la douelle

Après avoir passé plusieurs années au parc à bois, le merrain est réceptionné à l’atelier du tonnelier où il sert de brique élémentaire à la construction d’une barrique.

La première étape, l’écourtage, consiste à mettre à longueur le merrain. Au départ, celui-ci mesure 1 mètre, et, selon la taille de la barrique souhaitée, il est coupé. Par exemple, une barrique de 225 litres, telle qu’on les trouve à Bordeaux, nécessite des merrains de 95 cm.

Puis, s’en suit l’étape du dollage et du jointage. Le merrain est travaillé pour obtenir des douelles de formes concaves et convexes pour qu’elles se jointent parfaitement les unes aux autres.

Le tonnelier s’assure aussi que le bois ne montre pas de défauts. Par exemple si la douelle est fendue ou présente un nœud, elle est écourtée pour enlever la partie défectueuse. La partie saine est utilisée pour créer une barrique plus petite.

Après cela vient l’appareillage : sur un charriot sont disposés plusieurs rangs de douelles. Chaque rang, composé de douelles de diverses largeurs permet la réalisation d’une barrique complète. Ainsi, à chaque rang une barrique ! Une douelle de chaque rang est numérotée. Elle sert à l’identification et à la traçabilité : provenance, détails de la commande du client, volume souhaité, type de chauffe…

la mise en rose

Les douelles sont ensuite assemblées sur un socle, telle une rose, autour de cercles temporaires. Le tonnelier commence par la douelle la plus large, celle où sera logée la bonde. D’un simple coup d’œil, il connaît le rôle et la place de chaque douelle. Un savoir-faire étonnant !

la préparation des fonds

Lors de cette étape, le tonnelier travaille avec des douelles plus courtes pour fabriquer les fonds de la barrique. Pour unir les douelles, il utilise des joncs naturels et s’aide de la pression d’une machine pour les jointer. Un laser lui sert de patron.

Il crée aussi deux rainures, ou jables, aux extrémités des douelles pour installer, dans une future étape, les fonds des barriques. Pour cela, il utilise une pâte qui agit comme une colle, faite à partir de farine et d’eau ; toujours des éléments naturels.

les chauffes

Nous voici à l’étape des chauffes de la barrique. La première a pour but de cintrer les barriques. Pour se faire, la barrique est placée au-dessus d’un brasero, un récipient dans lequel il y a des braises. Doucement le bois commence à s’assouplir. Il faut l’arroser à l’extérieur et à l’intérieur, puis, à l’aide d’un filin, faire doucement pression pour arrondir les douelles et resserrer les cercles temporaires. La barrique prend forme !

Puis, vient l’étape cruciale de la chauffe organoleptique, celle qui attribue à chaque douelle de la barrique les arômes que le client souhaite retrouver dans son vin. C’est bien de la barrique que proviennent des arômes comme la vanille et le pain grillé. Les arômes toastés et fumés sont appelés les arômes empyreumatiques. Le type d’arôme communiqué au fût dépend du degré de chauffe.

Lors de cette seconde chauffe, la barrique est à nouveau disposée sur un brasero qui, cette fois-ci tourne, pour que la chauffe atteigne chaque douelle et soit ainsi homogène. Une chauffe moyenne dure environ 20 minutes, puis, le tonnelier la retourne pour chauffer l’autre côté de la barrique.

La température et le temps de chauffe jouent un rôle très important. Une minute supplémentaire peut conférer au fût d’autres notes aromatiques. Nadalié offre à ses clients un choix entre 15 chauffes organoleptiques. Les tonneliers travaillant à ce poste sont les seuls, avec le directeur de la tonnellerie, à connaître les subtilités et les caractéristiques de chaque chauffe.

Étant donné que le tonnelier travaille plusieurs barriques en même temps, des capteurs sont utilisés pour aider le tonnelier dans son travail. Ils signalent lorsqu’un temps de chauffe est atteint ou lorsqu’il faut arroser une barrique ou la retourner…

vérification de l’étanchéité

Après la chauffe, il faut vérifier l’étanchéité de la barrique. Le tonnelier met environ 10 litres d’eau dans la barrique, et 0.3 bar de pression. Une machine fait tourner la barrique sur elle-même pour voir si l’eau s’en échappe. S’il y a une fuite, le tonnelier la remarquera à l’œil. Une réparation sera alors effectuée, avant un nouveau test d’étanchéité.

la mise en place des fonds

Les fonds sont prêts, il faut maintenant les mettre dans la barrique. Pour cela, le tonnelier desserre le cercle pour redonner de la liberté aux douelles. Il faut alors jouer simultanément de deux outils : le tape-fond et le tire-fond pour positionner le fond dans son logement, le jable. Enfin, le cercle est resserré pour que le fond ne bouge plus.

le séchage, ponçage et marquage

La barrique est alors mise à sécher, de manière naturelle, avant de terminer sa fabrication et de poser les derniers éléments.

Il faut préparer l’aspect extérieur de la barrique. Une machine ponce un côté de la barrique, puis, on installe le cerclage définitif avant de procéder de même de l’autre côté.

Avant d’être expédiée au client, le tonnelier grave le numéro du client sur la barrique par pyrogravure: un faisceau laser grave le bois. D’autres éléments peuvent être ajoutés selon le souhait du client.

Des éléments de décoration peuvent alors être apposés à la demande du client : cerclages en bois de châtaignier, cerclages métalliques peints en noir, partie centrale de la barrique peinte en rouge, etc.

Une barrique de chêne français, d’une contenance de 225 litres coûte environ 650 € hors taxes. Elle connaît plusieurs vies. Elle sert à l’élevage d’un ou plusieurs vins, puis, peut être vendue à des brasseurs ou des maisons de spiritueux souhaitant faire vieillir leur alcool (cognac, whisky…) en barrique. À chaque usage, la barrique transfère de moins en moins de notes aromatiques.

Fin de la visite ! Pour le déjeuner, tu peux prolonger l’expérience de la tonnellerie en déjeunant dans leur restaurant « le 1902 ». Il propose un menu 3 plats à 24 € le midi.

Ou apporter ton pique-nique et te rendre à Labarde pour faire un peu de marche tout en découvrant le coin.

 

balade à pied dans le médoc : la boucle des palombes

Cette randonnée fait 6.2 km et débute à Labarde, à 5 km de Ludon.

C’est la boucle verte des Palombes ». Il y a des tables de pique-nique au départ de la balade. Voici les détails du parcours.

Elle te permet de découvrir les marais du coin, les palombières (hautes cabanes construites en forêt) et le vignoble du grand cru classé château Giscours. C’est une balade agréable en pleine nature.

Crédit photos David Da Silva

En revanche, je te déconseille de la faire, non seulement en période de chasse mais aussi lors de fortes chaleurs car il y a énormément de moustiques autour des marais. Par précaution, munis-toi d’un répulsif.

Si cette balade ne t’inspire pas, voici aussi un tour à vélo des châteaux de Margaux que tu peux aussi rejoindre en train.

 

informations pratiques pour la visite de la tonnellerie

Pour visiter la tonnellerie Nadalié, il faut prendre rendez-vous. Les visites se déroulent uniquement le jeudi matin. Je te conseille de prendre un rendez-vous assez tôt, pour avoir le temps d’apprécier la visite.

Le tarif est de 15 € et, on devrait te proposer (je l’indique au conditionnel car cela fait longtemps que je ne suis pas revenue à Nadalié), à l’issue de celle-ci, une dégustation d’un vin bio d’une des 2 propriétés viticoles de Christine Nadalié. En plus d’être la directrice commerciale et marketing de la tonnellerie, elle est aussi vigneronne et œnologue. Tu pourras alors apprécier tous les arômes qu’une barrique peut apporter à un vin !

 

Si tu n’as pas l’occasion de visiter Nadalié, tu peux rencontrer Fabien, un des tonneliers, lors d’évènements avec lesquels la tonnellerie est partenaire, comme Bordeaux fête le vin ou le Printemps des vins de Blaye. Je l’ai moi-même rencontré là-bas, regarde un peu.

 

Alors, que penses-tu de cette sortie dans le Médoc alliant la visite d’une tonnellerie et une randonnée locale ? Cela peut être une nouvelle manière de découvrir le territoire ! Écris-moi un commentaire pour me dire ce que tu en penses.

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Fleur explore Bordeaux
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