œnotourisme et randonnée dans le blayais : 

château nodot et plassac

Cette semaine, je te propose de partir faire de l’œnotourisme et une balade pédestre dans le Blayais. J’aime bien créer des ptits programmes à la journée, alliant nature, patrimoine local et vin !

J’ai eu un coup de coeur pour une propriété viticole, le château Nodot ! J’avais rencontré Jessica Aubert, la propriétaire, lors de l’édition 2018 du « Printemps des Vins de Blaye ». Après ce premier contact, j’ai rapidement eu envie d’aller visiter cette propriété aux multiples facettes. Elle vaut le détour pour son histoire, la pratique d’une agriculture biodynamique et de la musicothérapie et bien plus encore…

Ensuite, parce que c’est en marchant qu’on découvre les trésors locaux, je te propose de faire la boucle de Plassac. C’est une randonnée de 5,4 kilomètres. Elle est courte et ne présente pas de difficultés.

C’est parti pour une journée dans le Blayais !

 

œnotourisme au château nodot

l’histoire de nodot

La propriété existe depuis plus de 250 ans et, comme tu le liras un peu plus bas, c’est un lieu chargé d’histoire dont il reste aujourd’hui encore de nombreux témoignages !

C’est l’arrière-arrière-grand-mère de Jessica qui a dessiné la maison. Elle s’est inspirée des villas arcachonnaises car elle passait ses vacances à Royan et adorait ce style architectural.

 

Jessica, 11e génération à la tête du vignoble, pratique la biodynamie depuis 2010.

Alors en agriculture biologique, Jessica souhaite pousser la réflexion plus loin pour comprendre comment la nature, les animaux et les plantes fonctionnent et interagissent. La biodynamie fût pour elle une révélation.

 

qu’est-ce que la biodynamie

Jessica la présente comme « l’homéopathie pour les plantes ».

Fondée par Rudolph Steiner, la biodynamie est née dans les années 1920 suite à l’inquiétude d’agriculteurs quant à l’évolution de leurs récoltes avec l’utilisation de produits chimiques.

Ils souhaitent développer une agriculture pérenne produisant des récoltes qualitatives sans causer l’épuisement des sols.

En plus d’adapter la culture au calendrier lunaire, Rudolph Steiner propose une série de préparations visant à augmenter la vie du sol et à renforcer la vitalité des plantes.

Tout cela sans produits chimiques, désherbants ou pesticides.

Avec ses 8 hectares de vignes et 10 hectares de prairies et forêt, château Nodot possède un écosystème varié attirant de nombreux animaux et insectes auxiliaires et lui fournissant, en plus du potager, les plantes sauvages nécessaires à ces préparations.

Préparations naturelles pour les vignes

les préparations fondamentales

Voici les deux préparations fondamentales à la biodynamie.

La bouse de corne est une préparation pour le sol appliquée deux fois par an : au printemps lorsque les bourgeons se développent et en automne après les vendanges.

Une corne de vache est garnie de bouse et enterrée pendant 6 mois, de septembre à mars. Lorsqu’elle est déterrée, le contenu, transformé en terreau, est dilué dans de l’eau à l’aide d’un dynamiseur pendant une heure.

Puis, dans l’heure suivante, il faut pulvériser le liquide directement sur le sol au coucher du soleil.

La préparation est très riche en micro-organismes qui pénètrent dans le sol et se lient aux racines des vignes pour les aider à assimiler les nutriments du sol.

La silice de corne, seconde préparation, est à destination des feuilles.

Une corne de vache est garnie de silice et enterrée pendant 6 mois, de mars à septembre. Déterrée, le contenu s’est transformé en poudre blanche (comme du talc).

Puis, il est dilué dans de l’eau grâce au dynamiseur et pulvérisé sur les feuilles avant le lever du jour.

Cette préparation renforce l’action du soleil, la photosynthèse et la maturité des raisins.

les tisanes

L’utilisation de tisanes sert à prévenir des maladies comme le mildiou et l’oïdium (champignons). Elles sont appliquées toutes les semaines dès l’apparition des feuilles.

Le choix des plantes pour les tisanes se fait en fonction du cycle végétatif et de la météo. En début de saison, ce sont des fleurs de pissenlit, de l’ortie, de l’écorce de chêne, de la consoude…

En complément des tisanes, de l’argile est appliqué sur les feuilles pour les rendre plus résistantes aux attaques.

la viticulture

Par rapport à une agriculture conventionnelle, la vigne est bien plus sauvage.

Surtout en ce mois d’août. Les vignes ne sont pas écimées (coupées en haut et sur le côté). Les bois ou rameaux sont rentrés dans le palissage pour être contenus et dirigés.

Un des principes de la biodynamie est de garder la longueur des rameaux et ne pas provoquer un stress en les coupant.

Il faut aussi conserver l’apex, le bourgeon situé à l’extrémité de la liane car il régule la sève. Celle-ci, moins riche en sucre, favorise alors le développement des tannins et des polyphénols, ces molécules aux propriétés anti-oxydantes.

Cela permet aussi d’éviter d’obtenir un vin au degré alcoolique trop élevé.

le sol

Le sol est travaillé un rang sur deux à l’automne pour l’aérer ; d’ailleurs enfouir l’herbe permet aussi de faire de l’engrais vert.

Certaines années, des semis de céréales (avoine, luzerne, féverole) sont réalisés pour ameublir le sol, favoriser la pénétration de l’eau et enrichir la micro diversité.

Lorsqu’elle le peut, Jessica poursuit le dressage de deux chevaux pour l’aider aux travaux de la vigne. Elle pratique l’équitation éthologique.

C’est une méthode basée sur le comportement du cheval. Il s’agit dobserver et comprendre ses réactions pour savoir l’écouter et établir une relation de confiance et de respect accepté.

la musicothérapie

C’est parce que Jessica s’intéresse à la radiesthésie qu’elle a introduit la musicothérapie dans ses vignes afin de prévenir des maladies du bois comme l’esca et l’eutypiose (champignons).

Un boîtier blanc, l’émetteur, est installé dans les vignes et diffuse sur l’ensemble du vignoble une mélodie (2 fois par jour pendant 7 minutes) de mai jusqu’à la tombée des feuilles en automne.

Cette pratique est le résultat de plus de 40 ans de recherche. Une protéine est associée à une longueur d’onde qui peut être transformée en musique. Il s’agit de la musique des protéines ou protéodies.

La mélodie stimule ainsi les défenses naturelles de la vigne (resvératrol) et inhibe les toxines du champignon qui attaque la vigne pour ralentir sa reproduction. Cette méthode aide le pied de vigne à vivre avec la maladie qui deviendra moins virulente.

Jessica explique qu’il faut attendre 5 ans pour voir les résultats, mais, après 3 ans, c’est encourageant : le taux de mortalité a diminué dans les parcelles de sauvignon blanc, cépage sensible à ces maladies.

la taille

En biodynamie, la taille se fait en fonction du calendrier lunaire mais aussi en fonction du flux de sève pour respecter la plante et renforcer sa longévité.

Lorsqu’on coupe un bois ou sarment (rameau lignifié), il n’est pas coupé à ras pour que la cicatrice n’entrave pas la circulation de la sève. Pour cela, il faut que toutes les cicatrices soient du même côté. C’est la taille Guyot Poussard.

œnotourisme : les musées du château nodot

On peut aujourd’hui découvrir le matériel de viticulture conservé par les générations précédentes ; les outils et les techniques de vinification du château Nodot autour des années 1900.

En effet, riche de ce patrimoine historique, château Nodot a créé deux musées : le musée de la viticulture et le chai musée des années 1900 ; représentant la vie d’un vigneron à cette époque.

musée de la viticulture

Dans ce musée, la famille expose le matériel et les machines utilisés par leurs parents et grands-parents. Il y a la houe pour ameublir le sol, une charrue décavaillonneuse (travail du sol entre les pieds de vigne), une charrette qui transportait les tonneaux jusqu’à la gare pour être acheminés aux négociants bordelais…

Jessica me montre aussi l’évolution du matériel pour pulvériser les traitements sur la vigne : avec ses 12 kgs, la vermorelle à dos était lourde ; puis c’est le cheval qui a pris la charge du caisson. Dans les années 50, une sulfateuse capable de faire 2 rangs de vigne à la fois a vu le jour.

Les tracteurs sont ensuite arrivés. Celui datant du plan Marshall, programme de reconstruction d’après-guerre, servait à la polyculture.

chai musée des années 1900

Ce chai était utilisé par le grand-père de Jessica pour réceptionner les raisins et procéder à la vinification. Il a été conservé tel quel pour présenter la façon de travailler de l’époque.

Il y a dans ce chai musée de nombreuses pépites à découvrir : le pressoir manuel de 1850 ; une presse mécanique avec vis centrale de 1920, une autre hydraulique de 1949…

À cette époque, le chai est modernisé : jusque-là en terre battue, on cimente le sol pour construire des cuves souterraines.

Le raisin, juste pressé, tombe dans ces cuves. Puis, il est pompé pour être fermenté dans les foudres toujours présents.

On découvre aussi dans le chai tous les outils pour fabriquer un tonneau car l’arrière-arrière-grand-père de Jessica était tonnelier.

les animations du château nodot

C’est dans le chai à vinification, à l’étage, que se trouve la salle de dégustation et de repas. Son décor s’inspire du Moyen-Âge car le père de Jessica est passionné par cette époque, découverte enfant, lors de ses visites des châteaux médiévaux de Dordogne.

les vendanges médiévales

Pour des groupes de 15 à 30 personnes, château Nodot propose de vivre une expérience unique en recréant des vendanges médiévales. Les participants sont costumés, les raisins récoltés à la serpette, foulés au pied et pressés par un pressoir à balancier (réplique d’un modèle du XIIIe siècle).

Après une animation, un dîner composé de mets de cette époque est servi.

Une soirée originale !

Pour des groupes de minimum 8 personnes, château Nodot propose aussi des repas médiévaux sur demande.

Les recettes, cuisinées par la famille, sont puisées dans des livres du XIIIe siècle avec des ingrédients de l’époque. Jessica m’explique que c’est une cuisine très savoureuse avec de nombreuses épices.

 

les vins de château nodot

La propriété produit 7 vins :

  • « Perle de Nodot », un blanc 100% sauvignon
  • Le Rosé 100% merlot
  • 3 cuvées de rouges : « le Tendresse » 100% merlot ; « le Tradition » et « l’Élégance » tous deux assemblés de merlot et cabernet sauvignon.
  • 2 spécialités médiévales enrichies d’épices et d’herbes aromatiques : « l’Hypocras », un rouge marié avec 8 épices utilisées au Moyen-Âge et « le Saugé », un blanc marié avec de la sauge, du miel et des épices.

Lorsque j’ai dégusté « l’Hypocras » pour la première fois au « Printemps des Vins de Blaye », j’ai eu un coup de cœur. Il est très parfumé avec des épices délicates. Pour l’été, Jessica me conseille de le déguster frais avec du melon ou dans une soupe de fraises.

 

des bouchons innovants

Soucieuse de la conservation de ses vins, Jessica m’a aussi parlé de deux innovations technologiques pour ses bouchons.

Pour les vins blancs, Jessica souhaite s’assurer que le bouchon ne laisse pas passer l’air et protège les arômes du vin. Sans cela, le vin serait oxydé et ses arômes fruités perdus. Elle utilise donc un bouchon naturel, biodégradable, fait à partir de canne à sucre qui permet de préserver les arômes.

Pour les vins rouges, le bouchon a un rôle différent car une micro oxygénation est nécessaire pour le vieillissement du vin.

Jessica m’explique que celle-ci est difficile à maîtriser avec le liège car sa porosité varie grandement d’un bouchon à l’autre. Si trop d’oxygène rentre en contact avec le vin, le processus de vieillissement s’accélère, le vin n’est plus optimal et peut prendre un goût de bouchon.

Pour cela, Jessica munit ses bouteilles de bouchons en liège technologique. Ils possèdent une petite membrane polymère de chaque côté pour contrôler le passage de l’oxygène. Cela assure une bonne conservation du vin.

 

Vignoble en biodynamie, musées, musicothérapie, technologies innovantes, vendanges médiévales… Les raisons de visiter château Nodot ne manquent pas !

info pratiques pour faire de l’œnotourisme au chateau nodot

Château Nodot
Visites : 7 jours sur 7 de 14h30 à 18h
à partir de 9€ par personne

05 57 42 50 38
06 74 67 77 46

Compte bien au minimum 1h30 pour la visite : il y a beaucoup à découvrir !

En savoir plus sur la biodynamie et la musicothérapie

 

Et maintentant, on part faire du slow tourisme en randonnant autour de Plassac !

randonnée : la boucle de plassac

J’ai été ravie de découvrir cette boucle de 5,4 km car la balade est très variée en paysage. Tu explores les vignes, le port de Plassac, le panorama depuis la Vierge des Marins, les vestiges de villas gallo-romaines…

Je l’ai faite en 1h45 donc si tu pars pour la journée dans le secteur, tu peux facilement intégrer cette balade et la visite de château Nodot…

Après ta randonnée à Plassac, je te recommande vivement de terminer ta journée en beauté à la guinguette Bel-Ami, un autre de mes coups de cœur quand j’ai fais du vélo entre Bourg et Castillon-la-Bataille.

 

Voici 2 parcours de randonnées autour de Plassac.

Musée à Plassac
Cabane de pêcheur dans le Blayais
Port de Plassac

Crédit photos David Da Silva

Avec la découverte de château Nodot, la balade de Plassac et un apéro / repas à la guinguette Bel-Ami, voici un bon programme pour passer une super journée dans notre belle Gironde.

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Fleur explore Bordeaux
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